Histoire d'Humérus !
Témoignage de Yacin
Mercredi 7 décembre 2022
Il faut remonter à une semaine avant le drame pour que le puzzle de cette histoire soit bien mis en place.
Sur un plateau tournage, il y avait une ferme et lorsque je suis rentré à l'intérieur, j'ai ressenti une présence masculine plutôt aimable et très impatiente de vouloir me laisser un message. Sa fille se tenait contre le mur de la bâtisse et regardait le joyeux chaos du BACKSTAGE.
Je me sentais attiré par son énergie, comme si je n'avais plus le choix que de lui annoncer la bonne nouvelle que son défunt père était parti. Les visions étaient claires, des enveloppes tombaient par terre et des fleurs étaient déposées. La vision d'une chambre qui ne serait plus jamais la même. Elle a compris où je voulais en venir lorsque je lui ai parlé de tout ça, et n'a pas surenchéri. Alors, je suis parti vaquer à mon travail.
Durant ce même jour qui était celui de mon anniversaire, je ressentais sa présence. J'ai croisé sa femme et lui ai demandé si elle serait contente d'avoir un message de son mari. On a beaucoup parlé ensemble, c était incroyable. Bref, ma collègue savait que je pouvais ressentir des choses et s'est empressée de me demander si nous pouvions nous voir le lundi d'après. Requête que j'ai acceptée.
Un autre homme était présent également, et c'est avec ce même homme qu'une semaine après nous avons décidé de partir en randonnée dans la montagne. Ce jour là, j'étais vraiment heureux de faire partager un coin que j'aime tant. Nous étions inconnus et je trouvais ça cool de pouvoir partager une passion commune avec ( un étranger ).
Le soleil était présent, la lumière éclairait ce lieu et le rendait magique. La neige immaculée, la brise hivernale qui offrait à nos pommettes le teint rosé. Tout en marchant avant le drame, je photographiais la mer de nuage qui surplombait la basse altitude. Au croisement, je me suis senti bizarre comme si une énergie négative m'avait envahi. Au loin, alors que nous parlions, nous avons vu cette plaque de verglas sur laquelle j'ai glissé. J'ai senti mon corps perdre l'équilibre. Je suis tombé sur mon coude où j'ai ressenti un craquement énorme. A ce moment là, je sens que je pars. Je vois une grande lumière blanche entre moi et mon pote. Je ne ressens plus mon bras comme coupé en deux.
Après être resté 3 heures dans la neige, l'hélicoptère venu sur place m'a emmené à l'hôpital, traversant cette mer de nuage que j'avais photographiée quelque temps avant. J'ai dû laisser mon pote seul, il se sera perdu 3 heures dans la forêt. Il faisait nuit, le brouillard était tombé sur le lieu du drame. La vie l'aura mis comme à l'épreuve. C'était vraiment notre après midi survie !
Le lendemain, on m'apprend que mon humérus est cassé et que je dois me faire opérer urgemment.
C'était le grand jour, l'opération. Évidement, je n'étais pas content de devoir me faire opérer. En descendant, dans la salle d'opération, je fais la connaissance du chirurgien et de l'anesthésiste. Je me souviens que l'on m'a mis ce casque et la sensation première avant de dormir était de perdre l'ouïe. Une sensation étrange d'être sourd et d'en avoir conscience. Je luttais pour ne pas dormir, mais ils ont eu raison de moi. Bizarrement, ils ont bien fait car je me suis vu sortir de mon corps. J'ai compris que j'étais dans une zone intermédiaire. Ce n’était pas le paradis, le temps n'existait plus, je ne ressentais plus rien, j'étais bien. La lumière y était douce, c'était comme une zone tampon où le décor était comme le nôtre, comme une autre dimension. J'ai remarqué directement la présence d'un jeune homme brun, habillé en blanc. Je me souviens de ses mots très réconfortants. Il me faisait comprendre qu'il resterait avec moi. Nous avons échangé et marché dans la salle de réveil où je pouvais voir les infirmiers marcher, placer les lits, remplir des dossiers et les déposer. J'avais conscience de tout et je ne flottais pas bizarrement, je tiens à le préciser. J'étais heureux et étrangement en VIE.
Je me souviens aussi que tout s'est arrêté brutalement, car lorsque je me suis vu rentrer dans mon corps, c'était comme me prendre un mur en pleine face.
En ouvrant les yeux, l'interne m'a dit de rester tranquille, que l'opération était finie. En prenant conscience, je lui dis que j'avais oublié quelqu'un de l'autre côté. Quentin, son prénom résonne encore en moi. L'interne me dit que personne ne se prénommait comme ça ici. Je lui ai donc demandé s'il y avait un jeune décédé ici du même nom, ou s'il y avait eu une opération avec un homme portant ce prénom. La réponse était négative. Je savais qu'il était décédé, et que tout ça n'avait rien à voir avec un délire d'anesthésie.
En remontant dans ma chambre, je me sentais comme hanté par lui, comme si l histoire n étais pas terminée.
Le lendemain, je reçois l'appel de ma collègue avec qui j'avais travaillé la semaine d'avant. Je tiens à rappeler que nous ne nous connaissions que très peu. Je savais qu'elle avait vécu un drame mais sans connaître réellement l'histoire, ni le prénom.
Je lui explique l'accident, mais aussi ma rencontre paranormale. Tout en parlant, elle s'intéresse à ce que je raconte et me demande comment il s'appelle. Je lui dis : Quentin.
Je me souviendrai toute ma vie du cri de cette mère hurlant son désespoir, sa peine. Elle me dit : Yacin, c'est mon fils. Elle m'a envoyé une photo pour confirmer. Effectivement, c'était bien lui, je l'ai tout de suite reconnu. J'étais tellement heureux de le voir en photo et pas seulement dans ma conscience.
J'ai été très surpris car le deal était vraiment de me revoir la semaine d'après, pour voir ce que je pouvais ressentir. Finalement, je suis persuadé que son fils était déjà là, à graviter autour de moi. Il avait dû entendre la requête de sa mère, et n'attendait que cette occasion pour rentrer en contact avec moi et offrir à cette mère un signe.
Ce que j'ai appris de cette nouvelle expérience paranormale, c'est qu'il y a ce que nous voulons de la vie, mais il y a surtout ce que la vie veut de nous. Personne ne peut lutter contre son plan. La dimension intermédiaire gravite tout autour de nous. Soyons et restons réceptifs !